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Tsonga, Paire et les autres

Benoît Paire sera tête de série pour la première fois de sa carrière à Roland-Garros. (Icon Sport)

Ils seront six Français et deux Françaises à jouir d'un statut de tête de série à Roland-Garros. De quoi espérer une belle quinzaine bleue ? Revue d'effectif. 

Le taulier

Si dans deux semaines on doit retrouver un Français en demi-finale de Roland-Garros dans quelques semaines, ce sera sans doute Jo-Wilfried Tsonga. Le Manceau n’est passé qu’à un point du dernier carré, l’an passé contre Novak Djokovic. Malgré son style de jeu et son physique qui le dessert sur les longs échanges, Tsonga clame souvent qu’il est loin d’être allergique à la surface lente. Ses performances sur ocre, que ce soit en Coupe Davis en Argentine, ou dans les Masters 1 000 (demie à Monte-Carlo, quart à Madrid), sont encourageantes, même si comme sur l’ensemble de la saison il n’a pas fait de grosses étincelles. "Celui qui s’en rapproche le plus (d’une victoire à Roland-Garros, ndlr), c’est Jo, consent le DTN Patrice Hagelauer. Il n’est pas passé loin sur certains Grand Chelem. Il adore l’ambiance des grands évènements. Jo s’organise de mieux en mieux. Les choses se mettent en place, avec des gens qui vont le faire travailler dur, comme Roger Rasheed, quelqu’un qui va très loin dans l’effort. J’ai l’impression qu’il y a une adhésion. C’est important d’être en phase avec son entraîneur."

L’espoir 

Depuis une semaine, tout le monde du tennis (et pas seulement français) n’a d’yeux que pour lui. Parce qu’il est talentueux, spectaculaire, caractériel et surtout différent, Benoît Paire interpelle. Mais attention, désormais, ce n’est pas pour voir ses coups de colères que les spectateurs se massent autour des courts où sévit l’Avignonnais. Depuis sa victoire contre Juan Martin Del Potro et sa demi-finale à Rome, Paire est entré dans une autre dimension, celle des grands espoirs où malgré son âge avancé (24 ans, comme Del Potro par exemple) il figure toujours car il n’a clairement pas encore exploité tout son potentiel. "Il est en train de bien progresser, note Hagelauer. Il est en train d’évoluer mentalement, même si de temps en temps ça déborde encore un peu. Il fait un bon boulot avec Lionel Zimbler. Ils ont des prises de bec, mais ils s’adorent. On le voit avancer, j’aime bien son tennis." Paire abordera Roland-Garros avec un joli dossard n°24. Suffisant pour éviter Roger Federer au 1er tour (comme à l’Open d’Australie), mais pas encore pour éviter une mauvaise surprise. A lui d’apprendre à gérer ce statut de favori qu’il aura lors des premiers matches.

Les protégés

Outre Tsonga et Paire, ils seront quatre autres Français à bénéficier d’un statut protégé. Il y aura bien sûr Richard Gasquet, désormais solidement accroché dans le Top 10. Le Biterrois, vainqueur cette année à Doha et Montpellier, a vécu un début d’année canon, mais il a connu un petit coup de mou au moment de passer sur terre battue. Mais Gasquet, qui bute inexorablement sur l’obstacle des huitièmes de finale en Grand Chelem, a un coup à jouer. Les forfaits de Murray et Del Potro lui évitent de croiser un joueur du Top 8 avant les quarts de finale. Derrière Gasquet, on retrouve Gilles Simon. Après une période creuse, le Niçois a retrouvé des couleurs depuis qu’il a retrouvé un entraîneur, l’Allemand Jan de Witt. Ça va mieux également pour Julien Benneteau et Jérémy Chardy, deux anciens quarts de finaliste en Grand Chelem. Enfin, il y a le cas Gaël Monfils. Bénéficiaire d’une wild-card, le Parisien, 109e mondial, reste sur une belle série, avec sa victoire au challenger de Bordeaux et quelques tours passés à Nice. Mais avec lui, ça peut aller très vite. Dans un sens comme dans l’autre.

Les filles

Peut-on espérer mieux que l’édition 2012, où seule Mathilde Johansson avait atteint le 3e tour ? Difficile à dire. Les certitudes sont assez faibles, notamment ce qui concerne la meilleure Tricolore, Marion Bartoli, qui s’est blessée à la cheville, et qui a peu joué et surtout peu gagné cette saison. Elle reste sur une piteuse élimination au 1er tour à Strasbourg. Derrière, Alizé Cornet sera tête de série. Mais elle n’a plus atteint un 3e tour en Grand Chelem depuis plus de deux ans. Quant à Kristina Mladenovic, 47e à la WTA, sa progression est indéniable. Mais elle n’a jamais passé un tour à Roland-Garros en quatre participations et la terre battue n’est pas sa meilleure surface. Enfin, deux ans après avoir accroché Maria Sharapova sur le Central, Caroline Garcia (19 ans), qui vient de remporter son premier tournoi ITF à Cagnes-sur-Mer, doit encore confirmer.